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Paul parle de politique
26 juillet 2015

La pauvreté est dans la ville

Quels peuvent être les effets secondaires du logement social ? En quoi également est-ce que les logements sociaux peuvent-ils paradoxalement participer à la paupérisation globale, et surtout des classes moyennes ? Les classes moyennes se trouvent confrontées, à la fois, à une quasi-impossibilité d’accéder au logement social et à des difficultés d’accès au logement compte tenu de la faiblesse de l’offre. L’augmentation de l’offre de logement devrait être la réponse impérative. Or, incontestablement, la loi ALUR (loi pour l'accès au logement et un urbanisme rénové) du 26 mars 2014, contrairement à son intitulé, a contribué à accentuer le découragement des investisseurs vers le logement, d’autant qu’elle augmente le coût du foncier et de l'immobilier par la multiplication de frais et de tracasseries administratives. Beaucoup de Français savent que pour acheter même un garage, l’épaisseur des documents à signer chez le notaire s’est accru et est considérable. En outre, la multiplication des normes participe également à diminuer la fluidité dans le logement. D’où des centres villes sans mixité, avec une concentration d’une part de classes supérieures et, d’autre part, des catégories les plus pauvres. Les classes moyennes ont été largement contraintes de quitter les centres villes pour trouver un logement correspondant à leurs besoins et à leurs niveaux de vie. Cela fait maintenant 15 ans que les pouvoirs publics expliquent que, grâce à la loi Gayssot du 13 décembre 2000 relative à la solidarité et au renouvellement urbains qui impose un pourcentage minimum de logements sociaux dans chaque commune, pourcentage augmenté avec la loi ALUR, on pourra résoudre les problèmes des logements. Pourtant, les résultats sont contraires, ce qui signifie que cette démarche doit être revue. Il serait temps que la France accepte la réévaluation de ses lois pour les corriger, plutôt que de les renforcer lorsque les résultats ne sont pas à la hauteur des annonces. Comprendre les difficultés du logement social suppose aussi de s’intéresser sur les modalités de leur affectation à des futurs locataires. Dans le système français, c'est en grande partie l'Etat qui décide d'affecter les logements sociaux sans tenir nécessairement compte des réalités locales et des besoins des habitants de la commune. Or, certains élus seraient encore plus favorables à la mise à disposition de terrains pour des logements sociaux s’ils savaient que ces derniers bénéficieraient à leurs habitants en attente de logement. L'Île de France, et Paris, où la pauvreté est plus élevée dans certaines de ses banlieues est tout à fait unique. Dans d'autres villes comme Toulouse, il y existent des écarts importants entre la ville centre et les banlieues. J'aimerais clarifier les esprits : il n'y a pas plus de pauvres dans le 7ème arrondissement de la capitale qu'en Seine St Denis ! Pour revenir à votre question, les objectifs de construction de logements sociaux oublient que les phénomènes de pauvreté n'ont pas émergés seulement sur les 25 dernières années. Il existe aujourd'hui des retraités pauvres –mais néanmoins propriétaires- qui vivent dans les centres villes, qui y sont établis anciennement, et qui sont totalement paupérisés. Par ailleurs, il y a une concentration des bénéficiaires de minimas sociaux dans les villes centres. C'est normal d'ailleurs, les plus aisés peuvent chercher à s'en aller pour disposer de davantage d'espace tout en pouvant se payer les coûts de déplacement. Les autres ne le peuvent pas. En un mot, les riches peuvent partir pour ne plus voir les pauvres. Les pauvres, eux, restent. Et si, avec les objectifs de mixité sociale, on ajoute encore des pauvres dans les centres villes, c'est mathématique, la pauvreté y augmente. Si l'on met aujourd'hui plus de pauvres dans les centres villes, cela ne fait qu'accentuer la paupérisation, et même les inégalités : les individus aisés emploient les défavorisés pour mener à bien des tâches et répondre à des besoins que les premiers peuvent se payer. Il est de toute façon étonnant de voir que certaines politiques de logement avaient pour objectif d'obliger de consacrer 25% des logements sociaux afin de rééquilibrer la pauvreté, et de voir quelques années plus tard un rapport de l'Insee sur le fait que les pauvres ne sont pas forcément où on les attend. La politique du logement social est totalement à revoir, et ce rapport en exemplifie les aberrations. Pourquoi mettre davantage de pauvres là où il y a déjà trop de pauvres ? N'oublions pas non plus que la plupart des pauvres ne se trouvent pas dans des logements sociaux mais sont bien propriétaires de leurs logements, ou locataires, voire vivent dans la rue… L'un des effets pervers de cette politique du logement social est aussi de maintenir des prix élevés : en obligeant les promoteurs à consacrer 30% de leurs logements aux bailleurs sociaux, et de leurs céder à perte, la compensation s'effectue forcément sur les logements des particuliers privés… Les solutions simples ne sont jamais évaluées : remplacer les prestations logement par une déduction de leurs revenus imposables leurs loyers par exemple.

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