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Paul parle de politique
19 juin 2015

Je commence par une balade dans le temps

Rien de tel que le paradoxe pour commencer un blog, et donc je ne parlerais pas de politique de suite. Mais d'une expérience récente. Le week-end, j'ai voyagé dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace, lors d'une randonnée en quad en pleine nature dans l'Yonne ; et dans le temps, en découvrant enfin la fameuse Vézelay : un superbe site ici qui méritait bien une présentation de ma part. Cette basilique est impressionnante avant même d'en franchir les portes. De la route, on ne voit qu’elle. Sa haute silhouette, impressionnante de force et de beauté, se détache sur le ciel et semble appeler les automobilistes à la visiter. Ce que je n'ai évidemment pu m'empêcher de faire (je n'ai jamais pu résister à une vieille pierre qui me fait de l'oeil). Pour aller voir de près ce qui de loin coupe le souffle, le chemin se parcourt à pied. Après avoir gravi la colline par des ruelles étroites, je suis enfin arrivé à la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay. Un endroit splendide. La pénombre du narthex enveloppe et prépare à l’illumination qui attend celui qui entre, pourrait-on dire, en initiation. La surprise vient des puissants jets de lumière qui pénètrent par les hautes fenêtres de la nef et éclairent les trois portails sculptés. Le tympan central offre un spectacle saisissant. Le Christ, immense, trône dans sa mandorle au milieu des Apôtres. Dans la voussure, l’ensemble des peuples de la terre s’unissent dans un même élan vers le Sauveur. La fraternité des hommes se célèbre dans le temps terrestre autant que céleste. La contemplation de cette composition grandiose agit à la manière d’une bénédiction. L’entrée dans la nef à voûte en berceaux aux arcs-doubleaux noir et blanc impose son chemin, à l’évidence cosmique. Les chapiteaux racontent des scènes de la Bible et de la vie des saints avec une grâce et un souci du détail qui n’excluent pas la cocasserie. Lorsque les feux du soleil couchant embrasent le chœur, l’architecture gothique exulte au côté de la douce harmonie romane. C'est sûrement la meilleure heure pour découvrir le lieu (mais c'est généralement le cas pour tous les lieux de culte, où la lumière est au centre de l'architecture). Après ça, je suis allé visiter les terrasses du château pour apprécier la vue. Le panorama ouvre sur la vallée de la Cure et se déploie jusqu’aux confins de l’horizon. Un écrin de verdure pour cette basilique construite au IXe siècle et achevée au XIIe siècle. Tout amateur de vieilles pierres est saisi par la simplicité de son plan (une croix latine), par son ampleur (120 mètres de long), par la hauteur de la nef (18 mètres). De même que par sa crypte carolingienne, son transept et sa salle capitulaire du XVIIe siècle. C'est véritablement une œuvre unique. Les guerres de Religion, la Révolution française et le temps l'ont réduite à l’état de ruine. Mais en 1840, Prosper Mérimée, alors inspecteur des Monuments historiques, a été ému par le site. Il aura fallu vingt ans à l’architecte Viollet-le-Duc pour redonner son âme à la basilique, inscrite au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1979. Si vous passez dans le coin, cette basilique est décidément un lieu à visiter. Et si vous préférez les activités chargées d'adrénaline, je vous recommande d'essayer la randonnée en quad : l'activité est certes moins contemplative, mais apporte son lot d'émerveillement ; je me suis senti redevenir enfant pour quelques heures.

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